Les pratiques culturelles en Fédération Wallonie- Bruxelles : regards croisés

Cette publication s’attèle à présenter les principaux enseignements issus d’un travail de recherche commandité par l’Observatoire des politiques culturelles, dont le coup d’envoi a été lancé en mars 2012.

L’objet de cette enquête réside dans l’étude compréhensive des pratiques culturelles des publics fréquentant les lieux culturels subsidiés par la Fédération Wallonie-Bruxelles (FW-B) et des modalités de réception de ces pratiques par les opérateurs culturels. La constitution du corpus d’entretiens ainsi que le traitement analytique des données recueillies ont été réalisés par trois chercheurs – François Demonty, Justine Harzé et Cynthia Dal – sous l’égide de Jean-Pierre Delchambre (USL-B), Jean-Louis Genard (ULB), Christine Schaut (USL-B) et Daniel Vander Gucht (ULB).

Sur le plan institutionnel, cette recherche se situe dans le prolongement d’une enquête générale portant sur les pratiques et consommations culturelles menée en 2008 par l’Observatoire des politiques culturelles et qui entendait, au moyen d’une étude quantitative par questionnaire, identifier les types de pratiques auxquelles s’adonnent les individus de Belgique francophone durant leur temps libre. Si cette dernière enquête générale dresse un portrait statistique particulièrement fouillé et rigoureux des comportements, goûts et usages des temps libres de la population en Fédération Wallonie-Bruxelles, convoquer une approche quantitative recèle certaines limites, apories auxquelles une démarche compréhensive peut pallier ou, plus humblement, apporter un autre éclairage.

De cette manière, esquisser le tableau des activités culturelles auxquelles s’adonne la population francophone à un instant T, révéler des corrélations entre certaines pratiques et des variables socio-démographiques, établir des typologies des consommations culturelles, constituent des apports indéniables et robustes pour la compréhension des pratiques, mais ces analyses ne permettent pas de saisir la dimension processuelle du façonnement et de l’évolution des goûts et comportements en matière de pratiques culturelles, les ressorts de l’engagement dans telle ou telle activité, les raisons de la désaffection pour d’autres pratiques. De manière plus générale, ce type d’approche quantitative ne parvient pas à identifier les faisceaux d’influences qui participent au façonnement de leur profil culturel ni à saisir ce qui fait culture et ce que fait la culture pour les individus. C’est à quoi cette recherche qualitative s’engage.

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